DANS LE PROLONGEMENT DE LA CANONISATION...
 

Le 24 novembre dernier, nous étions convoqués pour un temps de reprise spirituelle.  Le thème de cette rencontre se voulait dans le prolongement de la canonisation du Frère André Bessette, le 17 octobre dernier.  « Le frère André, un ami, un frère, un saint ».  Une initiation à la découverte de l’apport particulier du témoignage de cet homme, dans l’Église du Québec, et de l’inspiration que celui-ci peut nous apporter aujourd’hui.

Pour nous présenter la physionomie de ce grand personnage, le comité d’animation spirituelle avait retenu les services du Frère Gérard Dionne, Frère de la communauté de Sainte-Croix, celle-là même qui avait accueilli Alfred Bessette en son sein, le 22 novembre 1870.  En deux exposés fort intéressants, le conférencier nous a présenté l’évolution humaine et spirituelle de cet homme à l’origine du plus important sanctuaire dédié à saint Joseph, dans le monde entier.

Ses origines très humbles, sa situation d’orphelin de père et de mère dès l’âge de 12 ans, sa santé fragile, sa condition d’illettré (il ne savait écrire que son nom), sa difficulté à pouvoir obtenir un emploi…, autant de facteurs qui auraient pu faire de lui un être quelconque, sans but, sans idéal.  Or, il n’en fut rien.  Homme d’une grande piété, plein de confiance en la Providence, il fut remarqué par l’abbé André Provençal, curé de la paroisse de Saint-Césaire où il était revenu après une tentative de travail aux Etats-Unis; celui-ci le présenta à la communauté en disant : « Je vous envoie un saint ».

Après bien des réticences, mais grâce à l’appui de l’évêque de Montréal, il fut finalement admis à prononcer ses vœux dans cette communauté de frères enseignants.  On lui confia alors les tâches les plus humbles, celles de portier, de linger, …  Son parcours et son expérience de vie l’avaient rendu sensible aux détresses des gens simples.  Il se montrait accueillant et diffusait la dévotion à saint Joseph en recommandant aux gens de le prier avec ferveur.

Homme sans préjugés, il développa une sincère amitié pour des gens de différentes confessions religieuses; ceux-ci deviendront ses collaborateurs.  Il savait accueillir tous les êtres humains comme des enfants de Dieu.

L’achalandage dont le Frère André fut peu à peu l’objet, à la porte du Collège Notre-Dame, amena ses supérieurs à l’installer dans un abri en face du collège.  Et, progressivement, s’organisa un sanctuaire : d’abord une petite chapelle, inaugurée le 16 octobre 1904, et, peu à peu, à cause de l’affluence, vint le rêve d’une basilique en 1917.  Il décédera le 6 janvier 1937.  On évalue à près d’un million de personnes ceux qui défilèrent près de son cercueil.

Ce qui fascine chez cet homme, c’est sa résilience.  Il avait tout pour n’être rien…  Ses limites l’ont conduit à l’abandon en Dieu, sa simplicité à une obéissante confiance à ses supérieurs, sa frêle santé à un dépassement quotidien et à une ouverture à toute souffrance, sa pauvreté à une prière constante, sa dévotion pour la passion du Christ à une identification à son ministère souffrant décrié par certains.  Il refusera toujours qu’on lui attribue les miracles qui se sont opérés par son intercession.  Pour lui, c’est Dieu qui opère par la médiation de saint Joseph.  Oui, Dieu choisit ce qui est faible et petit pour confondre la sagesse des forts, comme le proclamait saint Paul.  Et sa grâce n’a pas été vaine dans la vie et l’âme du saint frère André.

La récollection a aussi comporté un temps d’adoration et une célébration eucharistique, ainsi qu’un apéritif et un repas fraternel.

Gilles Lindsay, f.s.g.


fin article - 2390 affichages depuis le 3 Dec 2010